En d’autres termes, comme le banquet d’Alkinoos dans l’Odyssée d’Homère, la Cena est une représentation d’un banquet, là aussi somptueux et longuement détaillé, au sein d’une narration plus large, et ne constitue donc pas, à proprement parler, un exemple de « banquet littéraire », tel que nous l’avons identifié plus haut. Elle a pour ambition dâanalyser en détail le contenu dâune réplique quâAgathon prononce au début du Banquet de Platon (lequel a été composé dans les années 380-375 av. 0000029664 00000 n Jacob, Christian, « “La table et le cercle”. J.C., et dont l’éducation était avant tout poétique, ce choix platonicien représente sans aucun doute une rupture, à plusieurs égards. Le banquet est simplement l’occasion pour faire, tout d’abord, défiler, l’un après l’autre, les différents dirigeants romains, tous décrits à leur entrée en scène par un trait, moral ou physique, qui les caractérise, et pour les inviter, ensuite, à une joute oratoire, où chacun célèbre ses propres exploits, en explicitant le but qui a guidé sa vie – ce qui permet d’obtenir l’effet très plaisant d’une synthèse mordante et satirique de l’histoire de Rome. En effet, ces représentations, si elles ne constituent pas des « banquets littéraires » à proprement parler, nous permettent néanmoins de préciser quelles étaient les formes de banquet pratiquées, quelles étaient les conceptions et les valeurs sociales partagées, les normes et les rituels adoptés, bref quel était le patrimoine collectif que le banquet grec, en tant qu’institution centrale dans le fonctionnement de la cité, devait transmettre. J.C., dans son traité La méthode de l’habileté. », dans J.-P. De Giorgio, F. Laurent, F. Le Borgne (éd. Et cette explicitation se fait justement par la figure socratique de Solon. 0000001079 00000 n mais celui qui, mêlant les dons splendides des Muses et d’Aphrodite. 0000000889 00000 n endobj Vössing, Konrad, « Les banquets dans le monde romain : alimentation et communication », Dialogues d’Histoire Ancienne (Supplément (L’histoire de l’alimentation dans l’Antiquité. Comme dit précédemment, dans la Grèce antique comme à Rome, religion et État sont intimement liés. 0000040550 00000 n et les coupes ; on pose autour de nos têtes des couronnes tressées. Quant au contenu, cette élégie décrit le déroulement du symposion, ce deuxième moment du banquet grec, après le repas proprement dit (le deipnon), où circule la coupe de vin et les échanges parmi les convives. C’est indiscutablement l’élite des Phéaciens qui se réunit autour d’un banquet en l’honneur de cet hôte encore inconnu qu’est, à ce stade, Ulysse. 0 Dorion, Louis-André, « Ordre et progression des discours au chapitre IV du Banquet de Xénophon » Kentron 31 (2015), p. 17-42 ), Manger : parler, penser et l’écrire (Actes du colloque international du 10-12 juin 2010, Université Paris 8 Vincennes/Saint-Denis) ), Octaviana, Bibliothèque Numérique de Paris 8, p. 140-150 ; texte en ligne depuis 2017 : http://octaviana.fr/items/browse?collection=192 Au cœur de leur mémoire, donc de leurs chants, il y a toujours les hommes de bien, les agathoi, comme le montre un fragment poétique appartenant au corpus théognidien (VIIe-Ve siècle av. Peintre et graveur français Hippocrate refusant les présents dâArtaxerxès,1792. C’est à cette même époque et au sein de la même haute société romaine que vit aussi et compose son ouvrage Athénée. 72e). Quant au cadre convivial, c’est sans aucun doute l’élégie 1 de Xénophane, composée au VIe siècle av. En tant que genre littéraire précis et bien différencié, à la fois des poèmes « symposiacaux » et des textes narratifs présentant des descriptions de scènes conviviales au sein d’un récit plus large, le « banquet littéraire » à proprement parler est une invention de Platon et de Xénophon. 73), un bain chaud marquant le passage de l’un à l’autre. En effet, il participe à la vie du foyer. Dans tous les cas, le partage de nourriture est essentiel ; et parce que les sociétés grecques et romaines sont des sociétés où la religion a une dimension civique (on a pu la considérer comme un élément très efficace de cohésion sociale), la fête â et le banquet qui en est souvent le ⦠En compagnie de ces hommes, les chants (skolia), comment les reprendras-tu ? C’est, en conclusion, par la forme littéraire qui est la leur – des dialogues exclusivement consacré à un banquet – et, surtout, par le fonctionnement du banquet qui y est décrit que les Banquets de Platon et de Xénophon fondent un genre nouveau et marquent un tournant dans celle qu’on peut appeler la littérature conviviale grecque. RSS 2.0 |. Ce sont bien celles-ci, les « choses insensées » auxquelles pense Plutarque et qui doivent tomber dans l’oubli, comme il le dit clairement dans la dédicace au livre VI, se réclamant encore une fois de Platon et Xénophon (VI 686e-d) : Juste remarque de la part de Plutarque que ce silence des philosophes autour du deipnon, mais il ne faut pas s’y méprendre. Romeri, Luciana, « Food and Forgetfulness in Socratic Banquets » dans H. Walker (ed. D’abord, aussi bien chez Platon que chez Xénophon, le banquet autour duquel se réunissent Socrate et ses compagnons est un banquet privé organisé à l’occasion d’une fête : chez Platon, la fête que le poète Agathon offre pour célébrer sa propre victoire aux concours dramatiques, chez Xénophon, la fête que le très riche Callias offre en l’honneur du jeune Autolycos, vainqueur au pancrace, et dont il est, par ailleurs, amoureux. ), Athenaeus and his World : Reading Greek Culture in the Roman Empire, Exeter, 2000, p.3-22 Pourtant, nous sommes encore loin du banquet antique, mais lâidée du partage y est, ce qui nâest pas rien. Et moi, je vais balayer le sol. En somme, si la guerre, et la douleur que celle-ci entraîne, ne sont, certes, pas écartées, la valeur guerrière et son éloge étant au cœur de la communauté, ce sont clairement mythes et amour les sujets privilégiés pour la joie du festin dans les compositions « symposiaques » des poètes archaïques. Après avoir quitté l’île d’Ogygie où il a dû rester pendant huit ans avec la belle Calypso, et après dix-huit jours de navigation et d’innombrables peines, Ulysse fait naufrage sur l’île de Schérie, l’île des Phéaciens (chant V). Dorion (texte établi et trad. Schmitt Pantel, Pauline, « De la table d’Alkinoos en Phéacie à la table de Kléanax à Kymè : variations sur le thème grec de l’invitation des élites au banquet », dans Jean Leclant, André Vauchez & Maurice Sartre (éd. ), L’imaginaire de la table. Mais, à une exception près, nous ne possédons pas dans la littérature latine de textes exclusivement conviviaux. Lâhistoriographie des recherches sur les banquets dans les cités grecques est faite en tenant compte de la bibliographie parue entre 1991 et 2011. (éd. En ce sens, le caractère auto-référentiel du poème est frappant, ainsi que la forme de sa composition pour ainsi dire « en direct » : en même temps qu’il le vit, le poète décrit le symposion dans lequel il boit et chante, se voyant ainsi reflété dans son propre poème. Romeri, Luciana, « L’akolasia est en nous (Platon, Tim. Nous pouvons ainsi distinguer au moins trois typologies de textes : (1) les poèmes dits « symposiaques » ; (2) les textes narratifs (en vers ou en prose), présentant au cours de leur narration des descriptions de scènes conviviales ; (3) les textes narratifs entièrement consacrés à la mise en scène d’un banquet, les premiers de ce genre étant les Banquets de Platon et de Xénophon. Aussi, à la place du patrimoine poétique, est-ce un autre patrimoine, philosophique, que Platon bâtit dans les banquets et préconise de transmettre. Andrisano, Angela M., « Les performances du Symposion de Xénophon », Pallas 61 (2003), p. 287-302 Néanmoins, par-delà ces difficultés et par-delà le caractère excessif et satirique de l’ouvrage de Petrone, la Cena de Trimalcion est pour nous une source d’informations intéressantes quant au fonctionnement d’un riche banquet romain. XI 463a) : Aphrodite et Muses, amour et poésie (ou mythes), ce mélange entre plaisir du corps et plaisir de l’esprit contribue avec le vin à la joie du banquet, à son euphrosyne. <> et toi, prends ce don et offre en retour tes chants buvant à ma santé. ), Aristophane : la langue, la scène, la cité (Actes du colloque de Toulouse 17-19 mars 1994), Levante Editori, Bari, 1997, p. 361-377 chez soi sans avoir besoin d’un serviteur, à moins qu’on ne soit bien vieux. �@�qf@�q��pcly�.|ӰCS��q��Nj|�>��^ov7��X�au��l�8j"���GN�g ^������A����"��nfiV^��w�'l�s6���K��[�Qؠ�ft�|/�qh�8u�,� T��C=��m���}�*2mi�(2�����z\F�w������%��q��$l5�I���J#�g�]�1��/p_�
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